Alors que le communiqué interne du 10 octobre met en lumière l'exonération temporaire de la part salariale de la mutuelle santé (20,50 € par mois d'octobre à décembre), Force Ouvrière, non signataire de cet accord, souhaite élargir le regard sur l'ensemble des mesures salariales en cours au CEA : ce geste, bienvenu dans un contexte de résultats bénéficiaires du régime, reste limité face aux défis structurels que nous affrontons.
Rappelons d'abord le contexte de la grande réforme du 100% santé, déployée progressivement depuis 2019 et renforcée en 2025 avec de nouvelles garanties : si cette réforme vise à améliorer l'accès aux soins, elle a imposé un surcoût réel aux complémentaires comme la nôtre : les cotisations individuelles ont augmenté en moyenne de 5,3% cette année, avec des hausses de remboursements pour l'optique, le dentaire et l'audiologie qui pèsent sur nos budgets.
Mais ce surcoût s'avère en partie inutile, car les mutuelles ont anticipé une mesure gouvernementale qui a finalement été abandonnée : l'État avait initialement prévu de réduire sa participation aux remboursements des consultations et médicaments, forçant les complémentaires à compenser, mais François Bayrou a annoncé le recul du gouvernement sur cette exigence lors de sa déclaration de politique générale, trop tard pour que les mutuelles ajustent leurs tarifs.
L'exonération de trois mois, équivalente à 61,50 €, ne compense qu'une fraction de cette hausse annuelle, estimée à plusieurs dizaines d'euros par salarié. C'est un pansement sur une plaie plus profonde, qui érode notre pouvoir d'achat au quotidien. Et que dire de la hausse exorbitante pour les salariés retraités ayant choisi de rester dans la branche santé du CEA?
Au-delà de la mutuelle, les négociations annuelles obligatoires (NAO) 2025, ouvertes en février dernier, peinent à aboutir à des avancées substantielles. La prochaine NAO aura lieu ce 23 octobre, quelles en seront les avancés? Malgré les efforts des organisations syndicales, les tutelles imposent des restrictions budgétaires qui bloquent toute augmentation générale du point salarial – stagnant depuis 15 ans et perdant 25% de valeur face à l'inflation. Seules des mesurettes ont été mises en place, sans impact significatif pour l'ensemble des salariés.
Force Ouvrière dénonce cette opacité et ce partage inéquitable des fruits de notre travail.
Nous restons déterminés : il est temps de revendiquer une politique salariale ambitieuse, avec des hausses réelles des grilles et des primes, afin de restaurer un pouvoir d'achat plus juste.
FO continuera d'interpeller la Direction et les tutelles, et de mobiliser pour que chaque salarié bénéficie pleinement des résultats du CEA.